Passage obligé pour toute souscription d’une couverture d’assurance, les expertises préalables sont-elles pour autant une contrainte administrative purement technique ? Rien n’est moins sûr à la lumière de l’histoire de la redécouverte impromptue d’une sculpture majeure de César dans les locaux de La Mutualité française. Récit.
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« De l’utilité multiple de l’expertise préalable. » Tel pourrait être le titre de cette histoire. Tout commence en mai 2017 alors que le conseil d’administration de La Mutualité Française lance la restructuration totale de ses bureaux dans le 15e arrondissement de la capitale. Ce vaste bâtiment des années 1930, devenu siège de la fédération au milieu des années 1980 sous la présidence de René Teulade, souffre : problème de stabilité, amiante et performance énergétique digne d’une période de construction qui n’en faisait aucun cas. Malgré la lourdeur des travaux nécessaires, le choix est fait de rénover les lieux, sis sur un emplacement stratégique à quelques encablures du ministère de la Santé. L’ampleur du chantier qui démarre cette année sous la coupe du célèbre architecte Rudy Riccioti, entre autres à l’origine du Mucem à Marseille, nécessite donc un déménagement des bureaux pour trois ans a minima. Dans cette optique, Anne-Sophie Pujolle, experte d’assurance Fine Art chez Sedgwick et commissaire-priseur, est approchée en juin dernier pour l’expertise, l’inventaire et la valorisation des biens mobiliers en vue de leur déplacement et stockage. « On me parlait d’un César et de beau mobilier. Au milieu de trente œuvres d’art, des petites choses, quelques tableaux liés à des cadeaux au fil des ans, j’ai en réalité découvert une œuvre quasi inconnue de l’artiste et pourtant très importante », se souvient l’experte.
Un demi-million dans l’entrée
Du haut de ses 3,10 mètres, deux mains enlacées en marbre...