L’année 2022 est mal engagée pour les réassureurs qui enchaînent les événements naturels majeurs et qui patissent des déconvenues sur les marchés obligataires et d'actions. L’Apref table sur un redressement tarifaire à l’approche des Rendez-vous de septembre et de la campagne des renouvellements.
« 2022 sera la pire année pour la réassurance depuis 1999 », lance Bertrand Romagné, président de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref). À l’approche des Rendez-vous de septembre, coup d’envoi de la campagne des renouvellements de janvier, tous les observateurs s’accordent à dire que l'exercice 2022 est particulièrement adverse. Les ratios combinés sont trop élevés (95-98 % en 2022 selon une estimation de S&P Global Ratings), « ce qui est normal pour une société d’assurance mais qui ne l’est pas pour un réassureur », explique l'agence. Le ROE est faible (3-5 % en 2022 toujours selon S&P) et reste inférieur au coût du capital du secteur (9,1 % en 2021). Surtout, les pertes et la sinistralité constatées dépassent les prévisions.
Selon S&P Global Ratings, les 21 premiers réassureurs ont déclaré 25 Md$ de pertes dues à la pandémie de Covid-19 au cours des deux dernières années et demie, 1,4 Md$ en raison du conflit ukrainien lors du premier semestre 2022. D’autres pertes restent encore à venir au cours des prochains trimestres, alors que le bilan de la sécheresse reste à établir et que la saison des ouragans est ouverte. Cependant, l’agence de notation amène un peu d’optimisme en constatant les effets bénéfiques des hausses tarifaires et la progression des primes entre 10 % et 20 % au premier semestre 2022. Pour 2023, S&P prévoit un ratio combiné de 95-98 % et un ROE qui devrait s’améliorer pour atteindre 7 % à 9 %.
À fin 2021, 6 % des primes...