La Belgique et ses musées bénéficient-ils d’un schéma national de garantie terroriste ?
Nous avons un système équivalent au Gareat, le Trip (Terrorism Reinsurance and Insurance Program), mais non obligatoire. En tant que courtier spécialisé, nous ne le recommandons pas à nos clients du monde de l’art car non seulement il est plafonné à 1,25 Md€, mais il définit un ordre dans l’indemnisation des dommages selon lequel les biens mobiliers sont pris en charge en dernière position si le plafond n’est pas encore atteint et avec une franchise de 75 000 €. Autant dire que ce montage ne permet pas d’indemniser les œuvres.
Comment sont alors assurés les musées ?
Via l’assurance de choses qui peut couvrir le risque terroriste sur les œuvres d’art – et non les personnes – en activant l’option dans un contrat. La garantie peut être proposée pièce par pièce car certains prêteurs ne l’exigent pas ou seulement sur le transport.
L’attentat du musée juif de Bruxelles, le 24 mai 2014, a-t-il eu un impact sur la couverture des musées ?
Avant le Bataclan, l’attaque du musée de Bruxelles – où il n’y a eu aucun dommage matériel mais uniquement corporel – a été comprise comme un acte antisémite. La vraie prise de conscience du contexte terroriste est arrivée au lendemain du 13 novembre. Des militaires ont été dépêchés dans les musées, acculés à installer des portiques de sécurité. C’est à ce moment qu’on a commencé à discuter de l’option terroriste dans les contrats d’assurance. En revanche, au lendemain de l’attaque, des bourgmestres, en théorie responsables de la sécurité, ont signé une lettre pour décliner toute responsabilité en cas de terrorisme dans les musées. Les institutions se sont senties complètement lâchées dans des...