Au-delà des plans communaux de sauvegarde, certaines collectivités investissent pour prévenir d’éventuels dommages liés à des catastrophes naturelles. Parmi eux, le département de la Seine-Saint-Denis, qui s’est lancé dans la construction de bassins de rétention des eaux pluviales. « Notre objectif est de baisser la fréquence d’inondation des maisons lors d’épisodes orageux, qui provoquent des dégâts importants tous les cinq à dix ans. Plutôt que dans les rues, l’eau se déverse dans le bassin. Par décantation, ce dernier récupère les polluants et évacue l’eau à la fin des orages », détaille Belaïde Bedreddine, vice-président en charge de l’écologie du département, qui coordonne le projet. Parmi la trentaine de bassins de rétention de Seine-Saint-Denis, celui de Montreuil est l’un des plus importants. Avec un coût de plus de 20 M€, financé par le département et l’agence de l’eau Seine-Normandie, ce réservoir peut contenir 21 000 m3 d’eau, soit quatre piscines olympiques.
Les bassins sont ensuite gérés numériquement et de façon centralisée. « Nous pouvons à distance décider de remplir ou de vider tel bassin, via un ordinateur de gestion, puis d’orienter les flux vers telle usine d’épuration ou tel égout, afin d’éviter le débordement », explique Belaïde Bedreddine. Au-delà de ces investissements, il plaide pour une nouvelle vision de l’urbanisation : « Si elle se fait de façon non respectueuse, on fragilise la ville en augmentant les risques. Il faut permettre à la ville de devenir durable et résiliente pour ne plus faire payer aux assurances les défauts d’urbanisme. »