Les risques cyber, ceux liés aux pandémies ou au changement climatique, posent un véritable défi aux assureurs de par leur caractère systémique. Les partenariats public-privé peuvent-ils être la solution ?
La mondialisation, le dérèglement climatique et la digitalisation entraînent un accroissement des vulnérabilités de nos systèmes économiques et sociaux. En 2020, lorsque la pandémie a touché l’ensemble des pays du globe, un constat s’est imposé : l’assurance a révélé les limites de son fonctionnement habituel – à savoir l’indemnisation suite à un aléa dans le cadre d’un contrat – par rapport aux pertes d’exploitation sans dommage subis par les entreprises. Le principe de mutualisation ne pouvait plus s’appliquer puisque l’ensemble des acteurs était concerné au même moment. « De fait, l’assurabilité est limitée par le marché lui-même. Ces limites émergent lorsque, malgré la régulation du marché, la loi des grands nombres ne peut s’exercer correctement selon le caractère systémique ou non systémique des risques. Afin d’y pallier, la solution consiste à mettre en place un partenariat public-privé en vue de rendre assurable ce qui l’était difficilement et d’enrichir la connaissance sur ces risques », explique Laurent Montador, directeur général adjoint de la Caisse centrale de réassurance (CCR).
Viabilité économique
S’inspirant du régime Cat Nat, les assureurs ont proposé en 2020 de mettre en place un dispositif des catastrophes exceptionnelles (Catex) sous la forme d’un partenariat public-privé qui aurait été utilisable en cas de pandémie mais aussi à la suite d’un attentat, après des émeutes ou un péril écologique. Le but était de créer un produit économiquement viable répondant aux problématiques...