Le 26 septembre dernier, l’explosion de l’usine Lubrizol plongeait la ville de Rouen dans un épais brouillard. Depuis, l’activité commerciale et agricole est au ralenti, ce qui pose la problématique de la réparation du préjudice subi.
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« Est-ce que l’état acceptera d’indemniser cette partie de la population (agriculteurs et commerçants), victime de ce qui s’est passé ? Ce n’est pas évident… » Quelques jours après la catastrophe de Rouen, Sarah Xerri-Hanote, avocate associée d’HMN Partners, ne semblait guère optimiste quant au sort des victimes collatérales de l’explosion de l’usine Lubrizol. Finalement, l’État et la maison mère américaine de Lubrizol ont trouvé un accord pour une indemnisation à hauteur de 50 M€ en fonds propres (provenant principalement de Lubrizol) au profit des agriculteurs et éleveurs contraints de jeter leur lait. D’autres réunions sont prévues pour indemniser les commerçants. Une solution pressentie par Emmanuelle Maddocks, responsable communication de Lubrizol, qui a très tôt assuré que son groupe allait apporter « une aide opérationnelle aux populations touchées ».
Au-delà de cette solution temporaire, la catastrophe de Lubrizol pose une nouvelle fois la problématique de l’assurabilité de la perte d’exploitation (PE) sans dommage, soit une catégorie de sinistrés sans préjudice direct et apparent mais qui en subit le coût en termes de baisse d’activité. Le problème s’est déjà posé cette année à l’occasion du mouvement des gilets jaunes.
Capacités insuffisantes
« Clairement, par rapport aux risques encourus par les entreprises, les capacités existantes sur le marché en termes de pertes d’exploitation sans dommage sont limitées, et restent ouvertes principalement aux grands groupes », analyse Sarah...