Le rendez-vous annuel de l’ensemble des acteurs de l’assurance transport française a dressé hier mardi 28 juin un tour d’horizon des enjeux et des risques de la supply chain.
Incertitude géopolitique, congestion des porte-conteneurs dans les ports, pénurie de conducteurs routiers : les chaînes d’approvisionnement se complexifient pour les opérateurs du transport et les logisticiens. Les flux de marchandises entre l’Asie, l’Europe et les États-Unis sont victimes du « stop and go » depuis le début de la pandémie. Résultat, les industriels diversifient leurs fournisseurs pour réduire les risques. Le just-in-case – la stratégie « au cas où » avec des stocks tampons – remplace la politique d’acheminement du fret just-in-time qui limitait au maximum le temps de stockage. Avec une certitude : les conditions demeurent difficiles pour le transport maritime. « La pression liée à l’essor du e-commerce génère des erreurs humaines et se traduit par des pertes de conteneurs en mer », a rappelé Régis Broudin, le président du Comité d’études et de services des assureurs maritimes et transports (Césam) et directeur monde indemnisation marine d’AGCS (groupe Allianz). En janvier 2022, le porte-conteneur Madrid Bridge a subi la perte de 60 conteneurs dans l'océan Atlantique. La nouvelle donne de la logistique planétaire condamne les opérateurs à faire preuve de résilience et d’agilité. Le transport est même devenu plus qualitatif. « Nous sommes soumis à des audits réguliers, a détaillé Sylvain Mulliez, directeur des assurances du groupe Bolloré. Nous sommes capables aujourd’hui de trouver des spécialistes pour le transport de satellites par exemple. La digitalisation monte en puissance et nous planchons sur des plans B, des plans C pour réduire les risques de la supply chain. »