Parce qu’une crue centennale de la Seine est le choc le plus probable auquel doit se préparer l’économie francilienne, un exercice de simulation grandeur nature nommé « Sequana » est organisé ce mois. Cent trente acteurs privés et publics joueront ce scénario catastrophe.
Journaliste
Paris sous les eaux, divisée en trois zones infranchissables. Avec une crue de 50 cm en moyenne par jour, la montée de la Seine atteindra un pic de 8,10 m, avant de décroître lentement pendant plusieurs semaines, laissant alors apparaître derrière elle l’étendue des dégâts. Ce scénario catastrophe, inspiré de l’inondation majeure qu’a connue la capitale en 1910 (lire encadré), se jouera à Paris du 7 au 18 mars. Au total, 130 acteurs, publics et privés, vont prendre part à cet exercice de simulation grandeur nature intitulé « Sequana » et organisé par la préfecture de Police de Paris. « Les acteurs vont pouvoir mesurer l’impact de la montée des eaux sur leurs propres fonctionnements, et travailler sur leur résilience en affinant leurs réponses selon le scénario socle qui sera délivré par la préfecture de Police, explique Frédéric Chollet, manager senior au sein du cabinet de conseil Solucom. L’objectif est de prioriser, planifier, sécuriser l’événement, et de tisser des liens entre les différents acteurs. » Car tout sera rapidement paralysé : une circulation routière impossible, 70 % du trafic du métro touché pendant minimum trente jours, cinq usines de traitement des ordures ménagères à l’arrêt, l’essentiel du réseau électrique indisponible… Au total, 5 millions de Franciliens subiront des dysfonctionnements (énergie, télécommunications, assainissement, eau potable) et 400 000 emplois pourraient être affectés. Pour faire face à un tel événement, les entreprises franciliennes se préparent afin d’être en mesure de maintenir un niveau minimum d’activité au temps fort de la crise, et de revenir le plus rapidement possible à un fonctionnement normal.