Face à une succession de sinistres, le stockage et le transport de marchandises suscitent une mobilisation des autorités, des entreprises et des assureurs. D’autant plus que le sujet, à cheval entre assurance dommage et assurance transport, ne manque pas de complexité.
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En matière de marchandises dangereuses, les sinistres d’envergure se succèdent. Aussi bien dans le cadre du stockage, avec les explosions sur le port de Tianjin en 2015 et de Beyrouth en 2020, ou les incendies des usines Lubrizol et Normandie logistique à Rouen en 2019, que dans celui du transport, où incendies et avaries se succèdent. « Les explosions sur le port de Beyrouth ont suscité des craintes dans les ports étrangers – des ports africains ont ainsi affiché des velléités d’interdiction du nitrate d’ammonium, au risque de créer des marchés parallèles – un peu moins en France où la réglementation portuaire est très stricte, note Eric Slominski, expert en transport maritime et conseiller sécurité pour le transport routier, ferroviaire et fluvial. À part pour la suppression de certains postes à quai. Mais il faut de toute façon garder à l’esprit qu’une marchandise, même classée comme dangereuse, ne l’est pas tant que le risque est bien pris en compte. »
Manque de visibilité
Ce qui rend le transport et le stockage des marchandises dangereuses explosif pour les assureurs, c’est le manque de visibilité. Que ce soit en assurance de dommages, le sinistre du site Lubrizol ayant souligné de larges zones d’ombre sur les marchandises stockées, compliquant les opérations d’extinction de l’incendie, qu’en assurance transport. En marine, ce sont ainsi les mauvaises déclarations ou leur absence qui cristallisent les tensions. Les assureurs naviguent à vue en matière de cumul des risques et le secteur fait...