La mise en place d'une réassurance publique, en complément de l'assurance privée, permettra le développement et la pérennité des multirisques climatiques.
Journaliste
Les récoltes sur pied font l'objet d'une garantie multirisque contre les aléas climatiques depuis 2005. Avant, l'assurance récolte se limitait à la couverture de la grêle, un risque facilement mesurable et compensable, car circonscrit à des surfaces limitées. Les cultures exposées étaient indemnisées par le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA), alimenté par une contribution sur les primes d'assurance dommages et responsabilité civile. Or, par manque de crédits, l'indemnisation ne représentait que 30 % environ des dommages.
L'Etat a souhaité substituer progressivement au Fonds une assurance récolte privée, avec son soutien financier. Celle-ci porte sur des contrats multirisques qui garantissent les principaux événements climatiques : grêle, tempête (ouragan, coup de vent...), gel (givre, poids de la neige...), sécheresse et excès d'eau (inondations, orages...). Ces nouveaux contrats sont soutenus par l'Etat, qui prenait en charge 35 à 40 % des cotisations (aujourd'hui 65 %) dans le cadre d'un budget annuel plafonné.
Trois freins
La souscription a atteint rapidement 70 000 contrats, puis s'est stabilisée. Trois raisons freinent le développement de cette assurance récolte, selon Frédéric Gudin du Pavillon, responsable entreprise agricole à la FFSA. Premièrement, le plafonnement de l'enveloppe de subvention nationale - qui limite le nombre de contrats pouvant bénéficier de l'aide de l'État - et la coexistence, donc la concurrence, entre l'assurance privée et le Fonds...