Après des années difficiles, l’activité BTP semble reprendre en douceur. La branche perçoit les premiers signaux positifs mais fragiles d’une reprise attendue pour 2017.
Journaliste
Si l’assurance construction, branche longue en capitalisation, a ses attraits, elle pâtit depuis près d’une décennie d’un contexte économique et financier difficile. Tout d’abord, les conséquences de la crise financière sur le secteur du BTP ont coûté cher : projets d’infrastructures à l’arrêt, mises en chantier en chute libre, défaillances d’entreprises, concurrence exacerbée pour tenter de décrocher de trop rares budgets… Or, quand la masse assurable diminue, tous les acteurs payent la note. Pourtant, les capacités financières restent pléthoriques. La concurrence est donc vive et les primes dommages-ouvrages ont atteint des points bas arrivant à des niveaux difficilement tenables techniquement, à en croire les acteurs du marché. Parallèlement, les taux d’intérêt atteignent des niveaux historiquement bas, ne permettant plus de miser sur les rendements financiers des réserves pourtant importantes en construction, le régime Spinetta fonctionnant en capitalisation. « On ne peut plus compenser des pertes techniques par les produits financiers », note Philippe Kerneis, directeur technique de la branche risques de la construction chez Albingia. Tous les acteurs en souffrent, y compris le leader du marché, SMABTP, qui a enregistré environ 540 M€ de primes en construction l’an dernier.
En 2015, pour la quatrième année successive, le montant des cotisations du marché français a baissé de 1,5 %, tandis que les sinistres ont continué d’augmenter (+ 10,8 % en 2013, + 3,1 % en 2014)....