« Si la prise de conscience quant aux risques qu’encourent les musées est réelle, il ne faut pas oublier le décalage important dans la gestion de crise entre institutions parisiennes et régionales. à Paris, il existe un service de sapeur-pompier dédié à la protection du patrimoine culturel et relié directement au ministère de la Culture. De plus, les musées nationaux [pour quasi-totalité dans la capitale, NDLR] bénéficient des supports et moyens de la Rue de Valois, qui aide par exemple à la rédaction des plans de sauvegarde. En région, nous ne bénéficions pas à l’école des officiers d’une formation spécifique sur le patrimoine, il n’existe donc pas de référents musées officiels au sein des casernes. Cela se fait sur le tas, par affinité personnelle et sans qu’ils ne soient référencés par territoire. Il faut ensuite distinguer les sapeurs-pompiers professionnels qui, eux, n’ont pas de spécialisation sur ce domaine, des sapeurs-pompiers volontaires qui par leur métier peuvent avoir un statut d’expert sur tel ou tel domaine, dont les musées.
Les personnels de musées se sentent souvent perdus face à la question des risques et ne savent pas par où commencer. Pensé en interne uniquement, le travail de prévention devrait être transversal, faire rencontrer plusieurs spécialités, croiser les regards et les expériences pour être le plus complet et efficace possible. Les pompiers apportent leur pragmatisme, quand les conservateurs apportent leur connaissance de l’objet. Il est évident que la lourdeur des démarches et la chaîne de décision propre à l’administration publique sont des freins dans la prise en compte globale du risque. »