Présentées comme l'arme absolue de la gestion des risques, les suites logicielles de cartographie et de modélisation complètent les outils internes des assureurs. Mais ne sauraient les remplacer pour réduire des vulnérabilités dans un environnement qui ne cesse d'évoluer.
« L'avantage de la cartographie des risques, c'est qu'elle apporte une photo des dangers qui guettent l'entreprise au quotidien. L'ennui, c'est qu'aujourd'hui, nous avons davantage besoin d'un film parce que l'environnement ne cesse de changer. » Bernard Laporte et Michel de Bressy du Guast, respectivement managerR&Det formation, et expert en solutions transport & marine chez Axa CS, pourraient se satisfaire de ce cliché définissant leur travail. Mais, comme leurs concurrents, les deux hommes ne sont pas de nature à céder à la résignation, même de manière fugace. Ils s'adaptent aux spécificités de leurs clients. « Bien sûr, on trouve sur le marché des outils universels de cartographie des risques. Mais trop souvent, leur résultat est illisible ou inopérant parce qu'entre le moment ou a été lancé le programme et la livraison du modèle, tout, ou presque, a changé : la nature des risques, leur perception ou tout simplement leur hiérarchisation, quand il ne s'agit pas de la stratégie de l'entreprise. En fait, il faudrait presque une cartographie dédiée par vulnérabilité », soupire le dirigeant d'un grand groupe européen. Valdys d'Effisoft, Etucat, RMS, Sinovia ou Meerkat, tout comme les autres suites logicielles et progicielles de modélisation disponibles sur étagères seraient donc inutiles ? Nullement, comme le précise Augustin Huret, le fondateur d'Effiscience, qui fournit des outils de cartographie en temps réel au secteur de l'assurance et aux plus grandes entreprises d'Europe : « Ils sont complémentaires des autres méthodes d'analyse et notamment de l'expérience emmagasinée par les experts. »