Le capital alternatif : on ne parlait que de ça aux Rendez-vous de septembre 2013.
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« J'étais un peu étonné de cet engouement pour le sujet, car quand vous regardez de près, le phénomène n'est pas nouveau, remarque Yvan Besnard, directeur de la souscription des traités de dommages et de responsabilités monde entier de Scor Global P&C. Il y a certes eu une recrudescence depuis 2009, mais, à ma connaissance, pas de croissance très marquée cette année par rapport à 2012. Les cat bonds se développent, grâce à l'appétit d'investisseurs nouveaux dans le secteur. La question qui est posée relève de la pérennité de ce capital dans notre industrie. »
Parmi ces investisseurs d'un nouveau genre, les hedge funds - les premiers à se positionner - font figure d'historiques, aux côtés des fonds de retraites australiens et britanniques. Mais, progressivement, quasi tous les gestionnaires d'actifs de la planète s'y mettent : « De plus en plus, les fonds de pension américains, qui disposent de capacités d'investissements impressionnantes, font leur entrée sur ce marché. On trouve aussi des fondations d'origine anglo-saxonne et même quelques fonds souverains », note ainsi Jean-Marie Nessi, ex-patron d'Axa Ré et toujours fin connaisseur de la réassurance en France.
En outre, la palette des outils susceptibles de porter ce capital alternatif s'élargit d'année en année, avec bien entendu les cat bonds, mais aussi les sidecars et même les investissements directs par le biais du fronting d'un réassureur traditionnel. De fait, le terrain de jeu de ces investissements exposés au risque climatique s'agrandit lui aussi. Au départ circonscrit aux Etats-Unis, et au Golfe du Mexique en particulier, le champ d'intervention s'étend peu à peu sur toute la surface du globe.