… et plombent les comptes des assureurs ! Ces deux garanties sont nées à Hollywood. La première dite Play or Pay a occasionné des sueurs froides à nombre de producteurs européens, à leurs commanditaires financiers et, par ricochet, à leurs assureurs. Comme son nom l’indique, la règle du jeu est limpide : si un film ne peut être tourné pour une raison indépendante d’un acteur vedette, ce dernier recevra quand même son cachet dès lors que son contrat d’engagement a été signé ! Y compris lorsque le tournage est annulé du fait d’une grève de comédiens comme cela s’est produit aux États-Unis en 1960 : Warner Bros se vit contrainte de débourser des dizaines de millions de dollars à ses stars ! Le mécanisme révèle toute sa perversité lorsque, par contrat, la charge de ces dédits incombe aux producteurs non américains. Ainsi, au début des années 90, une société de production française associée à la coproduction d’une série de téléfilms a frôlé le bouillon une fois versés des millions de dollars de dédommagement… aux commanditaires de l’œuvre !
Dans un autre registre, la garantie dite de Gap Financing a laissé quelques souvenirs amers à Axa. L’assureur s’était en effet invité dans le financement des majors hollywoodiennes, quelques années avant le tournant du siècle, comme garant de leurs risques de distribution. En clair : à lui de combler l’écart entre les recettes engrangées au box-office et ce qui avait été promis aux propriétaires et exploitants de salles obscures dans le monde. Le français a très vite jeté l’éponge. Mais avait tout de même dû avant cela débourser des sommes rondelettes pour faire face à ses engagements.