Des établissements sensibles que peu d'assureurs acceptent de couvrir.
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Parmi les quelque 200 boîtes de nuit parisiennes, le Balajo, exploité depuis 1936, est une des plus anciennes. Voilà plus de trente ans que la dynastie Lageat est aux commandes de cet établissement mythique de la rue de Lappe : «Nous sommes avec le même assureur depuis que nous avons repris l'exploitation du Balajo», explique le patron, Fabien Chartol, petit-fils de Jacques Lageat, alias Jacky Corn, l'illustre catcheur qui a redonné tout son lustre au club phare de la Bastille au début des années 1980.
Bien que la donne ait considérablement changé depuis 1970 et le dramatique incendie du 5-7 de Saint-Laurent-du Pont dans l'Isère (146 morts), les manques constatés à l'époque en matière de sécurité et de prévention ont-ils marqué à jamais les assureurs ? En tout cas, les grands généralistes de la place refusent encore aujourd'hui de couvrir ces établissements de nuit.
Réglementation draconienne
«L'administration a beaucoup fait évoluer les conditions de sécurité dans les établissements recevant du public (ERP), explique Ludovic Dumont, à la tête du courtier grossiste spécialisé Avenir & loisirs assurances, dont le portefeuille compte 350 établissements. D'abord avec la commission de sécurité, qui autorise ou non l'ouverture de nuit, après consultation des pompiers, de la municipalité, de la police, et parfois même de la direction de l'équipement. Ensuite avec la classification des établissements de nuit en cinq catégories, en fonction de leur capacité d'accueil et des mesures de sécurité qui vont avec. Depuis cette réglementation, le risque n'est plus du tout le même.»