Alors que l’assurance dommage des œuvres d’art est en pleine croissance, un petit segment voué à la couverture des artistes et de leur fonds d’atelier peine à se développer. Le manque de débouchés, la complexité de la valorisation et leurs fonctions évolutives sont autant d’explications.
journaliste
Antre de la création, laboratoire d’expérimentation, espace de réflexion… L’atelier d’artiste est ce lieu dont dépend toute la chaîne du marché de l’art. Il est pourtant quasiment exclu de l’assurance. Il faut dire que les élus sont rares, ne poussant guère les preneurs de risques à développer des solutions pour un marché aussi microscopique. À Paris, chaque année, seuls 20 à 50 ateliers sont offerts aux plasticiens, en sus d’un turnover plutôt apathique estimé à 2 % du parc. Ensuite, l’étendue et la multiplicité des risques sont proportionnellement inverses aux moyens des artistes. Ce lieu est tout à la fois logement et local professionnel (à Paris sur 1 100 ateliers, 900 sont des habitations) mais aussi lieu de stockage et parfois même d’exposition. Il s’agit donc tout à la fois d’assurer le local avec son matériel de création contre des risques aggravés par la présence de produits chimiques instables ou inflammables. À cette MRH sur-mesure s’ajoute une RC professionnelle nécessaire lors des ouvertures au public. Enfin, la couverture du fonds d’atelier concerne à la fois le stockage, le transport et parfois le dépôt chez un tiers (exposition, expertise…) des œuvres.
Temps et matériaux
« On essaie de ne pas diviser les risques, qu’ils portent sur les locaux, la personne ou les œuvres. Rares sont les artistes à avoir des couvertures adaptées car cela n’est pas une priorité pour eux, particulièrement quand ils sortent de l’école », remarque Hadrien Brissaud, cofondateur d’Appia Art. En écho, la...