Devant la multiplication des risques indirects mais aux impacts immédiats sur les revenus des entreprises, la couverture de la perte d'exploitation sans dommage est plus que jamais un enjeu crucial dans la protection de l’activité des industriels. Pourtant, dans ce contexte, les assureurs restent aux abonnés absents.
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À mesure que notre société se complexifie et fait face à des risques inédits ou mal anticipés, le nombre d’entreprises impactées directement ou non se multiplie. Depuis quelques années, attentats, ruptures de chaînes logistiques ou attaques informatiques entraînent autant de faits exogènes, non consécutifs à des dommages aux biens, qui pénalisent les activités des industriels et donc leurs marges brutes. Si les attaques terroristes qui ont touché le pays en 2015 et 2016 n’ont fait que cristalliser les exemples d’entreprises ayant subi des préjudices financiers indirects (baisse de fréquentation touristique, diminution de la clientèle dans les salles de spectacle, dans les hôtels ou les magasins), le sujet de la perte d’exploitation sans dommage n’épargne plus aucun industriel, ni aucune société de services. « La prise de conscience du marché sur la PE sans dommage est intervenue à la suite du tsunami japonais de 2011. De nombreux fournisseurs automobiles nippons ont été contraints de cesser leur activité, notamment du fait des risques de contamination de l’air près de Fukushima. Par ricochet, l’industrie automobile européenne a été impactée, sans pour autant que leurs fournisseurs aient été touchés par des dommages directs », explique Paolo Crestani, le directeur commercial grands comptes du courtier Diot.
« C’est un risque qui pèse d’abord et surtout sur la supply chain. Chez Faurecia, nous avons beaucoup de fournisseurs et peu de stock. Nous fonctionnons donc à flux tendu....