Le coût des épisodes climatiques extrêmes augmente en France et partout dans le monde. Quelles conséquences pour le marché de l’assurance ? Un débat animé par David Charlet, président de l’Anacofi.
Lancée en 1970, l’étude Sigma réalisée par Swiss Re Institute dresse chaque année le bilan des pertes liées aux catastrophes naturelles. Si dans les années 1970, une cinquantaine de catastrophes naturelles étaient recensées chaque année à travers le monde. Ce chiffre atteint 200 dans les années 2010. Quid du coût de ces événements climatiques extrêmes ? Celui-ci était de 23 Md$ par an dans les années 1970, il est désormais de 211 Md$, soit une multiplication par 9.
Une sinistralité en hausse de 93 %
« Si on s’attache à la France, le coût des sinistres climatiques était en moyenne d’un milliard d’euros dans les années 1980, il est désormais de 3 Md€. Ces chiffres étant corrigés de l’inflation, cela signifie que la sinistralité a triplé en France. Entre les trente dernières années et les trente prochaines années, nous estimons que la sinistralité augmentera de 93 % », détaille José Bardaji, Director of Statistics and Economic Research chez France assureurs, qui ajoute : « En analysant ces chiffres dans le détail, nous constatons que le coût moyen par catastrophe augmente d’un peu plus de 2 %. Il faut bien avoir à l’esprit que le principal effet de cette augmentation n’est pas l’effet climatique, mais l’effet richesse. En clair, la croissance économique est le premier facteur explicatif de cette augmentation, tandis que le dérèglement climatique contribue à hauteur de 35 % à la hausse de la sinistralité. »
Des pertes d’exploitation de plusieurs millions d’euros
Quels sont les effets du dérèglement climatique sur l’activité des entreprises ? Michel Josset, président de...