L’assurance reste la bête noire des musées… du moins dans l’esprit de leurs directeurs. C’est ce qui ressort du déjeuner qui a réuni le 13 mars à l’Elysée une trentaine de patrons de musées français autour d’Emmanuel Macron.
journaliste
Au milieu de discussions informelles sur le rayonnement artistique de la France, l’accès à la culture, l’éducation, ou la circulation des œuvres d’art, les assurances sont revenues à plusieurs reprises sur la table de l’Elysée où la présidence de la République avait convié les directeurs des principales institutions muséales du pays. Selon nos informations, les directeurs ont esquissé des pistes pour alléger leur facture, dont une réforme de la garantie d’Etat. Il aurait été proposé d’étendre le dispositif dès le premier euro de capital exposé, quand aujourd’hui le premier risque (en moyenne jusqu'à 400 M€) est pris en charge par un assureur privé. « Il serait pertinent d’étendre la garantie d’Etat si tous les partenaires étrangers d’une exposition acceptaient le dispositif – ce qui est loin d’être le cas. Ce sont leurs primes imposées qui alourdissent la note, pas la prime française sur le premier risque », note Jacques Lemoine, directeur général France d’Eeckman.
De surcroît, la garantie d’Etat n’a jamais été activée jusqu'à présent et ce grâce à l’intervention de l’assureur privé sur le premier risque où la sinistralité est plus importante. En ce sens, le contrat privé est une soupape de sécurité pour les deniers publics. Enfin, face à la parcimonie avec laquelle le mécanisme est octroyé (2 à 3 expositions par an), l’économie serait probablement plus substantielle en étendant le dispositif à tous les musées, sur le modèle canadien, plutôt que de supprimer le recours à l’assureur privé jusqu’au seuil de déclenchement de la garantie d’Etat à 400 M€.