La crise de la Covid-19 a surpris tout le monde, y compris les réassureurs. S’ils travaillaient bien à la modélisation des pandémies sur leurs portefeuilles d'assurance de personnes, rien ne leur laissait présager de tels impacts en non-vie.
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SelonS&PGlobal Ratings, les pertes générées par la Covid-19 se chiffrent à 12 Md$ à l’issue du premier semestre chez les vingt premiers réassureurs mondiaux et devraient entraîner en moyenne en 2020 une détérioration de 6 points de leur ratio combiné. Sur l’année entière, l’agence prévoit de 35 à 50 Md$ de pertes dues à la Covid-19 pour ces réassureurs. « Il n’est pas impossible qu’une fois totalement liquidée, la Covid-19 génère un sinistre supérieur à l’ouragan Katrina qui avait frappé les Etats-Unis en 2005 pour un coût estimé à 80 Md$ pour l’industrie », compare Nicolas Boudias. Et le délégué général de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref) de rappeler que la réassurance repose sur une mutualisation des risques dans l’espace et le temps. Or, la crise sanitaire due à la Covid-19 affecte la plupart des pays de la planète sur une longue période, ce qui rend ce sinistre particulièrement difficile à évaluer pour des acteurs mondiaux comme les réassureurs.S&PGlobal Ratings relève d’ailleurs qu’au-delà de 60 Md$ pour la réassurance, la solvabilité du secteur serait affectée.
Autre particularité de la crise de la Covid-19 : alors qu’il s’agit d’une pandémie, le risque mortalité devrait rester contenu. « La réassurance vie est affectée par la Covid-19 mais dans des proportions qui ne sont pas insoutenables. Sur les 12 Md$ de pertes du premier semestre, seulement 1 Md$ relève du risque décès », note Marc-Philippe Juilliard, directeur assurance...