Estimant que les pertes de revenus des recettes de billetterie sont couvertes par son contrat d’assurance, le Stade Rennais a assigné ses assureurs. Une démarche qui pourrait être imitée par d’autres clubs de foot.
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A l’instar des restaurateurs en conflit avec leur assureur sur fond d’indemnisation des pertes d’exploitation consécutives à leur fermeture administrative, le Stade Rennais a assigné ses deux assureurs – Gan assurances et QBE – en justice pour obtenir une indemnisation de ses pertes de revenus consécutives à une baisse drastique de la vente de billets. La démarche rendue publique par le club via une dépêche AFP pourrait également être adoptée par l’Olympique de Marseille, qui envisage d’assigner pour les mêmes causes son assureur Chubb. Les enjeux sont considérables : la baisse des revenus de billetterie depuis mars 2020 est évaluée de 10 à 15 M€ par le club breton.
Pour Patrick Vajda, président du courtier Xaw Sports et expert des risques et des assurances du sport chez Siaci Saint Honoré, les clubs sportifs peuvent faire jouer deux polices différentes pour se faire indemniser : « Soit ils disposent d’une police en perte d’exploitation élargie, c’est-à-dire allant au-delà de la simple disparition partielle ou totale des outils de travail ; le stade est effectivement un outil de travail qui peut être détruit par un dommage, mais en l’absence de dommages matériels, il existe des polices perte d’exploitation qui vont au delà de cette notion. Si la pandémie ne figure pas dans les exclusions de la police perte d’exploitation, elle pourrait être considérée comme un facteur déclenchant. L’autre possibilité est la police annulation d’événements sportifs. Sur les 40 clubs professionnels de football que compte la France, moins de 15 % en ont souscrit. Et là encore, la pandémie peut être garantie, mais il s’agit d’une couverture optionnelle. »