Forte croissance du revenu des réassureurs et retour en grâce chez les cédantes du partage du sort. Eclairage sur l'atypique exercice 2012 de la réassurance en France.
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Il a fallu attendre la mi-juillet, et la traditionnelle conférence de presse de l'Apref (l'Association des professionnels de la réassurance en France), pour connaître les résultats du marché français de l'an dernier. Mais si l'attente a été longue pour déguster le cru 2012 de la réassurance, le millésime réserve suffisamment de surprises pour qu'on s'y attarde encore en septembre, à la veille du grand raout de la profession à Monaco, et au moment où s'engagent les négociations en vue du renouvellement des traités pour 2014.
Car en dépit du marasme économique pour le secteur de l'assurance l'an dernier, les réassureurs ont vu leurs revenus croître de 22 %, à 6,84 Md€. Et c'est carrément à une envolée de leur activité dommages à laquelle ils ont assisté (+ 38 % à 4 Md€ hors CCR, et + 31 % à 4,8 Md€ avec CCR et la garantie de l'Etat). Les taux de cession constatés en 2012, notamment en auto, ont atteint des niveaux n'ayant plus cours depuis une bonne trentaine d'années dans l'Hexagone. Les seules cessions externes se sont inscrites en hausse de 6 % tant en vie qu'en dommages.
Des chiffres astronomiques
C'est à François Vilnet, président de l'Apref, qu'incombait la lourde tâche de présenter les résultats très flatteurs de la réassurance en France. Un numéro d'équilibriste d'autant plus périlleux que les réassureurs privés du marché français doivent très largement leurs excellents résultats 2012 aux difficultés rencontrées par les cédantes durant l'exercice.
Ainsi, la branche auto, qui représente près d'un quart de l'activité non-vie des réassureurs, progresse de 177 % ! La branche accident, qui certes ne compte que pour 6 % de l'activité totale, s'arroge pour sa part un taux de croissance de... 447 %.