Elément clé de la pérennité des entreprises, l’assurance-crédit est secouée par la crise économique actuelle. Comme en 2009, les pouvoirs publics volent à son secours à travers la réassurance. Si la recette a globalement porté ses fruits il y a dix ans, l’équation s’annonce bien plus complexe en 2020.
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« Les pouvoirs publics ont reproduit le système mis en place en 2009, le problème, c’est que 2020 ce n’est pas 2009. Nous ne connaissons pas la hauteur de la vague », résume, inquiet, le directeur général d’Atradius Yves Poinsot. Comme en 2009, les pouvoirs publics ont recours à la réassurance publique à hauteur de 15 Md€ au total pour trois produits d’assurance complémentaire (CAP, CAP+ et CAP France Export), destinés à des commandes futures, et dont la mise en œuvre est conditionnée par la souscription initiale d’une assurance-crédit. Outre la taille de la vague, le prix des produits proposés pourrait constituer un frein à leur distribution. Ainsi, Eric Lenoir, président du comité exécutif d’Euler Hermes France, rappelle qu’ « un nombre important de nos clients n’avaient pas souscrit à ces produits en 2009 car ils ont trouvé le prix rédhibitoire, or ce prix n’a pas baissé en 2020 ».
Par ailleurs, le dirigeant pointe une autre faille : « Le problème de ce dispositif, c’est qu’il est avant tout destiné à la phase de reprise économique mais qu’il ne répond pas à l’enjeu des échéances actuelles. Nous pensons qu’il devrait être complété par un programme qui viendrait protéger le stock, lequel a été constitué par les livraisons effectuées par les entreprises françaises ces dernières semaines, qui vont arriver à échéance pendant ou juste après confinement, et face auxquelles les entreprises n’auront pas la trésorerie suffisante pour faire face. » Pour autant, beaucoup pointent la...