Qu’est-ce qui fait la valeur économique d’une œuvre d’art ? Point nodal des contrats d’assurance d’objets d’art, la valorisation défie l’autorité de l’assureur et pose la question du statut de l’expert et de sa rémunération.
journaliste
L’art a ceci de magique que son aura est inexplicable, impalpable, aux antipodes de la logique mathématique de l’économie des biens et des services. Pourtant, force est de revenir à des critères pragmatiques, pour ne pas dire prosaïques, quand il s’agit de le préserver, de l’assurer. Quelle valeur atribuer à une œuvre d’art ? Certains haussent les épaules devant l’ampleur de la tâche, ou de son incongruité même. Pour eux, donner un prix à un tableau le dévaluerait presque. C’est pourtant une nécessité : sans valorisation ni assiette des sommes assurées, l’indemnisation sera impossible. « La valeur est un point nodal de l’assurance puisqu’elle détermine l’assurabilité d’un objet. Dans le Fine Art, la valorisation est ce qui fait la différence avec le reste de l’assurance dommage. Ce n’est pas pour rien qu’il existe des assureurs spécialisés en art », explique Christophe Monange, responsable souscription Fine Art chez Helvetia. De fait, l’indemnisation des œuvres d’art prend de multiples formes : remboursement de la valeur agréée ou déclarée, valeur de remplacement (somme avec laquelle l’assuré retrouvera sur le marché une œuvre équivalente), frais de restauration (honoraires d’un restaurateur intervenu sur l’œuvre endommagée) ou encore dépréciation de l’œuvre consécutive au sinistre, à savoir le pourcentage de son prix perdu à cause du dommage. Là où l’assurance de masse bénéfici...