Voilà bientôt un an que l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 et la généralisation de la santé collective à tous les salariés accaparent les assureurs directs.
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La profonde opposition entre tenants de la désignation de branche et partisans du libre choix de son assureur s'est muée en guerre de tranchées (lire aussi notre enquête page 6). « Les manœuvres gouvernementales actuelles s'apparentent à une reprise en main par l'Etat du marché des assurances de personnes », va jusqu'à affirmer Jean-Marie Nessi, actuaire conseil indépendant et figure incontournable du secteur de la réassurance depuis plus de vingt ans. Avec en filigrane, l'arrière-pensée politique qui veut que le financement des partenaires sociaux passe en partie en France par le biais de la protection sociale complémentaire.
Mais au-delà des débats politiques, qu'en est-il concrètement pour les réassureurs ? Quelles conséquences pour la poignée d'acteurs qui, derrière Scor Global Life, MutRé et Swiss Re, cherchent à saturer un marché français de la réassurance vie de seulement 2Md€ de primes annuelles ? Quid pour les RGA et autres Mapfre Re qui, depuis Paris, répondent aux besoins d'un marché des cessions externes très largement orienté en santé-prévoyance (82 %) ?
Une marge de manœuvre en collective
Si l'ANI a d'abord placé les assureurs et les distributeurs en première ligne, les réassureurs sont concernés à plus d'un titre. D'abord pour leur activité santé qui, avec 330 M€, compte pour 16 % du total de la réassurance de personnes du marché français. Mais aussi avec la modification de la portabilité des droits sociaux prévue par l'ANI, au titre de leur activité prévoyance, surreprésentée dans le CA total à 66...