Dans un contexte d’une guerre en Ukraine qui s’enlise et des tirs de rebelles yéménites Houthis en mer Rouge, transporteurs et assureurs maritimes traversent une séquence sous haute tension. L’incertitude géopolitique est devenue la boussole désorientée d’un commerce mondial qui se fragmente en 2024. Elle intensifie les risques sur les chaînes d’approvisionnement qui résistent et s’adaptent malgré tout.
Alors que le conflit russo-ukrainien est entré dans sa troisième année le 24 février 2024, l’incertitude géopolitique complexifie le commerce mondial et la visibilité des transporteurs et des assureurs maritimes. Depuis mi-novembre, les tirs de rebelles yéménites Houthis (soutiens du Hamas dans la guerre qui l’oppose à Israël) visent des navires en mer Rouge avec des conséquences importantes sur le trafic maritime mondial, lequel représente 80 % du commerce mondial. Le cabinet KYU qui a publié en janvier le « 5e baromètre des risques supply chain » en partenariat avec l’École nationale supérieure d’arts et métiers et l’association France Supply Chain confirme cette tendance. Le top 10 des risques supply chain place cette année les items plus classiques comme la volatilité de la demande en pole position (pour 56 % des répondants) devant les pénuries de matières premières, les hausses de coûts et les attaques cyber. Les tensions géopolitiques se positionnent à la 3e place du baromètre des risques des chaînes logistiques. « 2024 sera probablement une année charnière d’un point de vue géopolitique. Les entreprises ont tout intérêt à finir de se convaincre que l’instabilité est désormais chronique », écrivent les consultants de KYU, Laurent Giordani et Thibaud Moulin. La multiplication des tensions géopolitiques intervient au moment où la croissance mondiale va ralentir selon la Banque mondiale (+5,3 % en 2023 ; +4,8 % prévus en 2024).
Nouvelle donne
Au moment où le conflit russo-ukrainien change...