Après dix mois de loi Hamon, les consommateurs ont-ils changé de comportement ? La volatilité s’est-elle accentuée ? Qui sont les gagnants ? Premiers retours d’expérience.
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D’après l’étude Dafsa conduite en octobre 2015 auprès de 939 assurés habitation (1), tout juste dix mois après l’entrée en vigueur de la loi Hamon, 79 % des consommateurs savaient qu’ils pouvaient résilier à tout moment leur contrat, 81 % montraient de l’intérêt pour la résiliation infra-annuelle et presque autant considéraient que cela allait les inciter à être plus curieux vis-à-vis des offres des autres assureurs. Dans les faits, que s’est-il passé ? Sur les dix premiers mois de l’année 2015, 42 % des assurés habitation ont été plus attentifs aux offres du marché et 22 % ont cherché un nouvel assureur. L’étude distingue et évalue surtout les trois effets de la loi Hamon sur le portefeuille des assureurs : l’effet « accélérateur » des résiliations, - celles qui dans tous les cas auraient été effectuées à l’échéance du contrat -, l’effet « créateur » des résiliations - celles effectuées en cours de contrat suite à une sollicitation d’un assureur (elles représentent 12 % des résiliations sans changement de situation sur la période) -, et l’effet « renégociation », aujourd’hui le plus important.
Faire évoluer les pratiques
De leur côté, qu’en disent les consultants ? Selon Maxime Letribot, associé practice assurance chez Eurogroup Consulting : « Le taux de résiliation moyen sur le marché habitation était jusqu’à maintenant de 15 %. Avec le transfert des résiliations à échéance vers des résiliations infra-annuelles, il devrait croître de 3 points à 18 %, soit 1 million de contrats supplémentaires qui...