Pris entre le marteau du dérèglement climatique et l’enclume d’un marché sous-dimensionné, les pouvoirs publics ont choisi de légiférer pour une meilleure assurance des récoltes. Les négociations des détails techniques de la réforme donnent lieu à d’âpres batailles alors que le temps presse, et qu’agriculteurs, assureurs et réassureurs sont sommés de se mettre d’accord avant le 1er janvier prochain.
« Ces situations se multiplient malheureusement. La loi réformant l’assurance récolte, votée en février dernier, et qui entrera en vigueur l’année prochaine, va permettre une couverture des risques pour tous, plus simple, plus juste et plus protectrice, grâce à une contribution renforcée de la solidarité nationale », déclarait Jean Castex suite à l’épisode de gel exceptionnel qui a touché la France début avril, un an jour pour jour après le coup de gel tardif du printemps 2021, et qui a notamment endommagé l’arboriculture. Face à la multiplication des sinistres climatiques qui touchent la ferme France ces dernières années, les pouvoirs publics ont décidé de légiférer, à travers la loi n° 2022-298 relative à une meilleure diffusion de l’assurance récolte en agriculture et portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture, promulguée le 2 mars 2022. Il faut dire que l’urgence pointait, tant les résultats de l’assurance récolte sont dégradés ; en outre, les taux de couverture en MRC se révèlent dérisoires ou marquent clairement le pas. Depuis 2019, le ratio sinistres à primes (S/P) du marché de l’assurance ne cesse de se détériorer (119 % en 2019, 143 % en 2020). En 2021, le coût des sinistres en assurance récolte a augmenté de 31 % pour atteindre 750 M€, contre 573 M€ en 2020. La réassurance récolte n’est pas en reste comme le souligne Nicolas Boudias, délégué génér...