Christian Mounis, consultant en réassurance
« Je ne le crois pas. Les ILS (Insurance-linked Securities) sont une « disruption » durable par rapport au marché traditionnel de la réassurance. Les risques majeurs peuvent désormais être mutualisés beaucoup plus largement auprès des marchés financiers. Ces capacités considérables viennent compléter celles des groupes de réassurance et apportent une mutualisation plus puissante et efficace que celle d’une rétrocession « à l’ancienne » auprès des seuls rétrocessionnaires. Selon une étude récente d’Artemis*, spécialiste de la réassurance, les capitaux investis en réassurance alternative – y compris ceux des « sidecars » créés par les réassureurs – pourrait atteindre cette année 150 Md$, dont 70 Md$ apportés par les dix plus gros fonds ILS, et le marché des « catastrophe bonds » a atteint 36,6 Md$, dont 11,9 Md$ investis en 2018. Il est difficile d’imaginer une disparition de telles capacités, d’autant plus qu’il est probable que la réassurance alternative soit appelée à l’avenir à intervenir sur d’autres catégories de risques majeurs, en complément de la couverture des catastrophes naturelles. »
* l’article est disponible ici en anglais : artemis.bm/blog/2018/10/12/continued-ils-alternative-capital-growth-expected-into-2019/
Charles Cooper, directeur général, Axa XL Reinsurance
« Non, je ne pense pas que ce sera le cas. Nombre d’investisseurs dans le domaine de l’ILS sont des investisseurs à long terme, comme des fonds de pension. Après avoir achevé leurs procédures de diligence et s’être familiarisés avec ce type d’actifs, il est probable qu’ils restent investis tout au long du cycle de marché. Par ailleurs, le retour sur investissement de la plupart des instruments de type ILS est variable et lié à sa diversification. L’attractivité de ce type d’actifs dépend donc davantage de la diversification des risques couverts que des taux d’intérêt. »