Alors que le marché de l’art flambe, les taux de ses contrats d’assurance suivent une évolution inverse. Divisés par deux en dix ans, jusqu’où peuvent-ils baisser ? Avec quelles conséquences sur le métier ? Le retournement du marché des grands risques est-il envisageable sur le marché de niche de l’assurance Fine Art ?
journaliste
Les assureurs Fine Art ont-ils mangé leur pain blanc ? Alors qu’historiquement les couvertures pour les œuvres d’art étaient opaques et prohibitives, la réalité des taux rasant le plancher n’a pas raison de l’idée reçue d’une assurance jugée trop coûteuse par les musées, les cercles de collectionneurs ou le milieu des professionnels de l’art. Pourtant les faits sont là. Sur l’ensemble de la matière assurance des œuvres d’art, les taux ont chuté entre 50 % et 60 % en dix ans. Le ratio 1/1 000 est un vieux souvenir. Sur une consultation l’an passé entre Hiscox et Lloyd’s, pour le transport en fragile d’un musée régional, les taux proposés oscillaient entre 0,4/1 000 et 0,2/1000, et 0,18/1 000 en séjour. Ce phénomène s’accélère ces dernières années puisque l’évolution des taux Fine Art dans leur globalité accuse entre 2017 et 2019 une baisse de l’ordre de 7 points. « Cela revient plus cher aujourd’hui de s’assurer en MRH que de garantir une œuvre d’art ! », peste Hadrien Brissaud, codirecteur d’Appia Art.
La dégringolade des musées
« Cela a commencé dans les années 2010 avec les expositions temporaires de musées, se souvient Christophe Monange, responsable souscription Fine Art chez Helvetia. Cela a ensuite touché la partie collection permanente, et commence aujourd’hui à atteindre les professionnels de l’art, pourtant segment le plus sinistré. » Dans cette bérézina générale, tous les acteurs de l’art ne sont pas logés à la même enseigne. Considérés comme des risques élevés, particulièrement en matière de...