L'année 2013 s'annonce très difficile, marquée par un niveau élevé de défaillances d'entreprises. Pourtant, le secteur aborde cette épreuve mieux armé que lors de la crise de l'automne 2008.
Journaliste
Cinquante nuances de gris. L'assurance crédit a beau retourner et triturer ses données dans tous les sens, elle voit 2013 et les années suivantes d'un œil très sombre. « Nous traversons une crise structurelle, molle et sans solution. Elle est d'autant plus redoutable qu'elle va s'avérer longue et que son origine est assez mal identifiée. Elle monte, elle enfle progressivement », s'alarmait ainsi récemment Jean-Marc Pillu, le directeur général de Coface, au cours d'un point presse. Lui, comme ses concurrents d'Atradius et d'Euler Hermes, ne peut que constater une transition vers le rouge ou au mieux vers l'orange de clignotants économiques et sectoriels, se répandant dans toute l'Europe comme une tache d'huile.
Même quand les spécialistes du risque client fouillent dans leur mémoire, tous admettent que la crise actuelle est plus sournoise et plus nocive que celle de 2008-2009, qui aurait pu être fatale au secteur de l'assurance crédit. « L'embellie de 2010 et du premier semestre 2011 aura été de courte durée. De trop courte durée pour permettre aux entreprises clientes de se refaire une santé financière », pointe Ludovic Sénécaut, le président du directoire d'Euler Hermes France (lire aussi ci-contre). Là encore, les mêmes causes produisent les mêmes effets : le tissu industriel français endure bien une crise de financement malgré les dénégations des banques, qui réagissent au quart de tour lorsque le mot credit crunch est prononcé : « Nous n'avons pas coupé le robinet du...