Une cartographie du risque social paraît indispensable pour mesurer la sinistralité à laquelle l'entreprise est potentiellement exposée. Mais elle suppose l'utilisation d'un outil qui reste à bâtir.
fondateur du cabinet Parménide
Dans l'un des nombreux aspects qui entourent la question simple de l'avenir de l'assurance collective, la place de la gestion du risque est à la fois essentielle et inattendue.
Inattendue parce que l'assurance collective est l'un des domaines où la gestion du risque est la plus complexe à réussir. Lié par construction aux assurances de personnes, le contrat de groupe couvre très largement les domaines où la documentation du risque laisse le plus à désirer : les processus humains. Alors que l'ensemble des risques matériels ou techniques font l'objet d'études abondantes, les risques couverts par les contrats de groupe sont non seulement mal mesurés, mais certains actuaires soutiennent même qu'ils sont difficilement mesurables. Comment développer une statistique efficace sur des risques psychosociaux ? Sur les effets somatiques de la démotivation au travail ? Sur les risques encourus par des entreprises où le processus de formation des salariés est défaillant ?
Essentielle pourtant, dans la mesure où les processus humains sont les plus nombreux au sein d'une entreprise, et que toute assurance destinée à couvrir les salariés d'une entreprise a forcément partie liée avec les risques sociaux internes que celle-ci doit affronter.
Les accidents du travail, premier risque social
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le premier noyau, chronologiquement parlant, de la Sécurité sociale française s'est constitué autour de la couverture collective des accidents du travail. Le risque auquel le salarié est exposé en se déplaçant vers ou sur son lieu de travail, ou tout simplement en travaillant, est le premier risque social que l'entreprise doit couvrir. Premier risque dans tous les sens du terme : le premier dans...