Jean-Luc de Boissieu, président du conseil de surveillance de Smacl assurances
« Le régime en place est important dans le cadre de la directive Solvabilité II, puisque le risque climatique pèse très lourd dans l’appréciation des risques de Smacl assurances. La possibilité d’avoir le soutien de l’État par sa garantie illimitée neutralise ce risque dans nos calculs de solvabilité, contrairement aux périls couverts dans les garanties TGN qui, elles, nous impactent fortement. Si l’État est appelé à intervenir en cas de grosse catastrophe climatique, je ne pense pas que cela remette en question le système en vigueur. La solidarité devant les calamités publiques est un devoir constitutionnel et l’État trouvera toujours les ressources nécessaires pour garantir la solidarité nationale. De plus, CCR a aujourd’hui des réserves non négligeables. Si l’on venait à supprimer ce régime, chaque assureur se retrouverait alors sur le marché avec le risque de voir les réassureurs privés proposer des conditions tarifaires favorables à de grosses cédantes faiblement exposées et des prix très élevés aux cédantes de taille moyenne mais portant des risques lourds. »
« Nous préconisons un système alternatif avec un niveau d’intervention de l’État relevé »
Victor Peignet, directeur général de Scor Global P&C
« Il est compliqué pour n’importe quel réassureur privé d’attirer les cédantes sur les risques Cat Nat, car elles ne peuvent bénéficier de la garantie de l’Etat qu’au travers d’un schéma de réassurance au centre duquel se trouve la CCR, laquelle capte ainsi la quasi-totalité d’un marché qui pourrait être ouvert à des acteurs privés. Pour remédier à cette situation de quasi-monopole, nous préconisons un système...