Le piratage informatique et la manipulation financière sont de vieux amis… En novembre dernier, l’entreprise Vinci en a fait les frais. Tout est parti d’un faux communiqué de presse relayé par Bloomberg qui indiquait que le spécialiste du BTP avait licencié son directeur financier après avoir découvert d’importantes erreurs d’écritures comptables pour un montant total de 3,5 Md€. Bien que démentie une heure plus tard, cette fausse annonce n'a pas tardé à impacter les marchés financiers : le titre du groupe s’est effondré de plus de 18 %. Un incident qui met une nouvelle fois en lumière le phénomène grandissant des attaques cyber. Selon une étude réalisée par Marsh, 53 % des entreprises déclarent avoir été victimes de cybercriminalité au cours des deux dernières années, et 73 % redoutent de l’être dans les deux prochaines.
Depuis 2012, les assureurs, anglo-saxons en tête, ont peu à peu développé des garanties spécifiques. Pourtant, l’an dernier encore, si le risque cyber faisait beaucoup parler, les souscriptions étaient quasiment inexistantes dans l’Hexagone. Le marché français compte aujourd’hui 15 acteurs qui proposent 250 M€ à 300 M€ de capacités.
« Les incidents cyber sont omniprésents alors que le taux de pénétration de l’assurance est encore faible, il y a un réel décalage, note Jimaan Sane, souscripteur technologie au Lloyd's pour le compte de Beazley. Le taux de pénétration des entreprises du CAC avoisine aujourd’hui 30 %, mais il est bien plus faible au sein des petites et moyennes entreprises. »