Les négociations entre risk managers, courtiers et assureurs se complexifient. Les grandes entreprises cherchent à réduire leurs budgets assurance sans rogner leurs garanties. Les porteurs de risques font, eux, preuve d'une plus grande sélectivité à la souscription pour rétablir leur rentabilité.
« Le bilan 2011 sur le marché des grands risques ? Une année qui me laisse perplexe. » Le jugement de Thomas Guesde, le DG France de Torus, résume bien le sentiment de la profession : les assureurs, les courtiers et même leurs clients s'attendaient à une remontée des taux. Il n'en a rien été, en dépit d'une série inédite de catastrophes naturelles de grande ampleur. Jeff Moghrabi, DG France d'Ace Europe, évoque carrément « une année schizophrène. Au bout du compte, 2011 ne restera pas comme un bon millésime pour l'assurance » . Autrement dit, en ce début d'année, malgré ou à cause d'une économie européenne en récession, le marché des grands comptes reste clairement à l'avantage de l'assuré. Et donc traversé par des forces contraires : les entreprises cherchent à rogner sur tous les coûts tandis que les porteurs de risques tiennent à restaurer leurs marges et reconstituer leurs résultats et leurs réserves, selon. Surtout, assureurs et assurés poursuivent leurs efforts afin de prévenir et de couvrir plus efficacement le risque de ralentissement, voire d'arrêt des chaînes de production, suite à la défaillance d'un fournisseur (lire aussi p. 31). Un risque mis en exergue par la catastrophe du 11 mars au Japon.
Série noire
Avant ce sinistre d'ampleur, l'année avait commencé sous de très bons auspices. Doucement mais sûrement, les assureurs, comme leurs clients, pansaient leurs plaies suite à la crise des subprimes de l'automne 2008 et à la récession qu'elle avait entraînée. Au souvenir de ces...