Entre une sinistralité qui repart à la hausse et la loi Hamon qui pousse à limiter les hausses de tarifs, le marché est soumis à de fortes tensions. Les assureurs doivent faire preuve de créativité pour garder leurs clients et leurs parts de marché.
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L'année 2015 sera une année de transition », anticipe Diane Larramendy, directrice générale de Lelynx.fr. En effet, le marché de l'assurance automobile est suspendu aux effets de la résiliation infra-annuelle introduite par la loi Hamon, entrée en application au 1er janvier 2015. Décriée par les assureurs, cette loi s'installe dans un contexte toujours aussi tendu sur ce marché phare, considéré comme un produit d'appel dans les stratégies de multi équipement des assureurs. Mais la branche a de plus en plus de mal à trouver son équilibre. Et pour cause. Le marché de l'assurance automobile accuse une croissance assez faible en 2014, de 1,9 % par rapport à 2013, pour un volume de primes de 20,1 Md€. Une croissance qui baisse même à 1,5 % sur les cinq premiers mois de l'année 2015. Elle représente toujours 39 % du chiffre d'affaires des assurances de biens et de responsabilité. Alors que la masse assurable stagne, tarissant les occasions d'affaires nouvelles, de plus en plus d'intervenants entrent sur le marché. Les bancassureurs, qui enregistrent des chiffres d'affaires en hausse, à l'instar de Crédit agricole assurances ou de Sogessur (+6%) (voir tableau ci-dessous), imposent une concurrence accrue et agressive mais ils ne sont pas les seuls. « Il y a de plus en plus de grossistes et de courtiers qui s'intéressent au marché de l'assurance automobile, en particulier ceux qui sont bien implantés en santé individuelle et qui veulent compenser les effets négatifs pour eux de la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés », remarque Grégory Leclere, responsable Iard du courtier ECA assurances.