Exceptés les risques juridiques, les commerces de cigarettes électroniques ont besoin de couvertures d’assurance plutôt classiques. Mais le contexte politique et sanitaire instable rend frileux les assureurs, déjà peu nombreux sur ce marché.
Journaliste
E-cig, cigarette électronique, vaper, vapoter, e-liquide : et vous, vous parlez l’e-cigarette ? Inventée par un Chinois en 2005, la cigarette électronique a connu en France un boom de ses ventes en 2013.
Aujourd’hui, les e-cigarettes et leurs accessoires sont distribués dans les boutiques spécialisées, les débits de tabac, les sites internet, voire certaines grandes surfaces. Pour ce qui est des boutiques spécialisées, la consolidation du secteur est en marche et l’activité se tasse. Pour autant, selon les chiffres de la Fivape (Fédération interprofessionnelle de la vape), le secteur français de la vape représente encore près de 2 000 magasins spécialisés, 12 800 points de vente, plus de 5 000 emplois et 450 M€ de chiffre d’affaires en 2014. Et les produits de la vape sont utilisés par 2 millions de consommateurs en France (1,5 million de vapoteurs quotidiens, 3 millions d’occasionnels), 10 millions en Europe. En nombre d’implantations, les trois marques les plus représentées en France sont J Well, Clopinette et Yes Store, selon Xerfi.
Contexte instable
L’activité est cependant devenue difficile à assurer, dans un contexte politique et sanitaire instable. Le flou sur le degré de nocivité de l’e-cigarette, le tassement de l’effet de mode et les dernières décisions politiques pourraient ainsi porter atteinte à ce secteur d’activité.
La directive européenne sur les produits du tabac, qui doit être transposée en droit français ces jours-ci, assimile l’e-cigarette aux produits du tabac et contraint son utilisation et sa publicité.
L’avis du Haut conseil de la santé publique, rendu le 24 février 2016, recommande lui aussi son interdiction dans les lieux collectifs fermés (bureaux, cafés, discothèques…). De quoi refroidir les usagers, les commerçants et les assureurs, qui ne se bousculent pas pour couvrir les risques de ces boutiques spécialisées.