Le long des quais de Seine à Paris, une promenade de plus de trois kilomètres permet de découvrir les trésors contenus dans les boîtes vert Wagon de 217 bouquinistes, soit une très vaste librairie à ciel ouvert.
journaliste
Livres anciens, gravures, ouvrages contemporains, vieux numéros de magazines, timbres, photos en noir et blanc, cartes postales d’un autre âge, autant de trouvailles que l’on peut dénicher en musardant le long des quais de Seine, du pont Marie à celui des Arts, si l’on déambule sur la rive droite ou entre le pont Sully et le pont Royal, si l’on est rive gauche. Sur les 241 emplacements de bouquinistes existants, chacun comprend quatre boîtes, soit 8,60 mètres de rayonnage. Ces boîtes vertes ont vu le jour en 1891, suite à un arrêté municipal qui a permis aux bouquinistes de déposer leurs marchandises pour la nuit sur le lieu où ils étaient autorisés à vendre. Les boîtes vertes sont octroyées par la Mairie de Paris sans qu’un loyer soit à acquitter mais à condition que l’emplacement soit ouvert trois jours par semaine a minima, sauf en cas d’intempéries. Les titulaires des autorisations doivent occuper eux-mêmes leur emplacement. Toutefois, ils ont la possibilité de se faire remplacer au moins trois jours par semaine par leur conjoint, un parent majeur ou un salarié. Dans le jargon pittoresque des bouquinistes de Paris, ces personnes qui les aident à tenir boutique sont désignées comme des « ouvre-boîtes ».
Les bouquinistes des quais de Seine sont inscrits au registre du commerce, acquittent la taxe professionnelle et les charges sociales en rapport avec leur activité. Le plus souvent, ils ont le statut d’autoentrepreneur. Au moment de l’attribution de l’emplacement puis chaque année, la Mairie de Paris impose aux bouquinistes de fournir une attestation d’assurance en responsabilité civile couvrant le titulaire de l’autorisation pour les boîtes qu’il exploite sur les quais.