Le succès du leasing auto a donné des idées au marché de l’art. Ce système de location d’un bien pour les entreprises avec option d’achat moyennant une ristourne fiscale est en plein boom pour les œuvres d’art. Face à la demande, les assureurs commencent à se positionner, non sans problématiques sur des risques encore méconnus.
journaliste
Vingt pourcents. La croissance annuelle de Bail Art, qui a conseillé depuis 2009 plus de 500 entreprises en leasing d’œuvres d’art et financé 3,4 M€ d’œuvres d’art en 2017, fait pâlir d’envie. D’autres entreprises lui emboîtent le pas, telle Kazoart, plate-forme de vente entre artistes et amateurs d’art qui lance cet automne son offre de leasing pour toutes les œuvres de plus de 2 000 €. « Ce sont surtout les professions libérales qui se montrent intéressées : très taxées, elles profitent en même temps du prestige de l’œuvre d’art et d’une importante défiscalisation [les loyers considérés comme des charges d’exploitation sont entièrement déductibles du résultat imposable et la TVA récupérée, NDLR] », explique Mathilde Le Roy, fondatrice et CEO de Kazoart. « Le phénomène émerge à peine mais ne peut que se développer car le paiement à l’usage est une tendance dans l’air du temps », analyse Julie Hugues, responsable art et clientèle privée chez Hiscox qui constate un essor des demandes d’assurance de la part des entreprises de leasing. Les perspectives sont si appétissantes que l’assureur a mis en place tout récemment une solution d’assurance dédiée. Les risques d’une œuvre en crédit-bail divergent d’un achat classique par le mode de consommation qui tend à faire de l’œuvre une marchandise d’usage, mais aussi une œuvre dont on multiplie les déplacements.
Petite valeur deviendra grande
« Globalement, les garanties sont classiques : couvrir les dommages en transport et en séjour, précise Nicolas Kaddèche,...