Alors que le numérique fait sa révolution dans l’assurance, le Fine Art semble à première vue insensible à cette tendance. L’essor récent du marché de l’art en ligne n’aurait-il donc aucune influence sur la distribution de son assurance ? Enquête sur les mutations du secteur.
journaliste
La proportion est édifiante : 79 % des Français connectés ont déjà réalisé une opération sur le site internet d'un assureur en 2018, révélait récemment une étude de Quadient. Dans ce bouillonnement, le microcosme du Fine Art reste de marbre, alors même que le marché de l’art n’est pas étranger à la révolution numérique. Selon le rapport Hiscox sur le marché de l’art en ligne, ses progressions se maintiennent à deux chiffres (+ 12 % en 2017, + 24 % en 2015), tandis que les ventes ont atteint 4,2 Md$ en 2017, soit 9 % du marché global.
Tentatives infructueuses
Dans ce contexte se pose la question du basculement progressif du milieu de l’assurance. « Le succès du marché de l’art en ligne tient à l’arrivée massive des enchérisseurs étrangers. Concernant l’assurance, nous sommes sur un marché franco-français », nuance Hadrien Brissaut, cofondateur du cabinet de courtage Appia & Art. En 2017, Hiscox et SAS Assureurs analystes associés lançaient Artesupra.com, première solution d’assurance Fine Art en ligne, mais subissaient un cuisant échec. Cette offre dédiée ambitionnait de draguer les collectionneurs fréquentant les marketplaces, et ainsi de démocratiser le recours à l’assurance dommages pour les biens précieux avec un prix attractif (à partir de 89 €/an). Las, en moins d’un an, le projet fermait boutique faute de souscriptions. « La digitalisation va changer le monde de l’assurance de l’art, mais ce n’est pas encore le moment car le marché n’est pas mature pour ça, observe Nicolas Kaddèche, directeur du...