Alors que le régime d’indemnisation français des catastrophes naturelles remplit son rôle sans grande difficulté, la pression des réassureurs privés et des opérateurs directs pour aménager le dispositif ne se dément pas. Revue de détails des forces en présence.
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« De l’eau est passée sous les ponts, beaucoup d’eau… Parfois trop ! » C’est avec ironie que la profession noie désormais la question d’une réforme du régime Cat Nat, en place dans le pays depuis 1982. Malmené après les tempêtes de 1999, pointé du doigt après la sécheresse record de 2003, le mécanisme d’indemnisation des aléas climatiques tricolore a fait l’objet de propositions de refonte presque aussi nombreuses que les 1 391 catastrophes naturelles recensées ces quinze dernières années. Pourtant, en dépit des rapports interministériels successifs et des progrès techniques en matière d’analyse des risques, le système n’a évolué qu’à la marge depuis ses débuts.
« Il y a bien eu un projet de réforme du régime Cat Nat après Xynthia, avec plusieurs mesures proposées, mais qui n’ont pas été suivies d’effet, explique Laurent Montador, directeur général adjoint de CCR. Toutefois, même s’il ne s’agit pas d’un Big Bang, plusieurs modifications ont été apportées au régime par le passé, comme l’inclusion de l’outre-mer dans le mécanisme, ainsi que les vents cycloniques, la sécheresse ou des ajustements sur les critères utilisés dans la désignation des catastrophes naturelles. »
« Nous estimons que le régime Cat Nat actuel n’a pas à être transformé dans son intégralité, puisque jusque-là il a plutôt bien fonctionné, en protégeant efficacement les assurés avec un prix somme toute modeste et un équilibre économique satisfaisant », explique de son côté Stéphane Pénet, directeur des...