La solvabilité du survivant des assureurs construction opérant en LPS depuis Gibraltar pose toujours question en France. Dans une analyse publiée ce lundi, l’actuaire Castom s’interroge sur le niveau de solidité financière de Millennium Insurance Company (MIC). La faute, selon lui, à un manque de transparence des données mises à disposition du public par la compagnie.
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Rescapé du mouvement de faillites qui a frappé le secteur de l’assurance construction ces deux dernières années, Millennium Insurance Company (MIC) continue d’opérer en libre prestation de services sous le regard inquiet d’une partie du marché français. La compagnie basée à Gibraltar provoque toujours autant de réactions épidermiques chez ceux qui lui prédisent depuis longtemps le même sort à venir que ses concurrents disparus. Ce lundi, l’analyse du cabinet Castom est venue apporter de l’eau à leur moulin. Dans une note intitulée « Interrogations sur le niveau de solidité financière d’un assureur : Millennium Insurance Company Limited », l’actuaire a passé au crible les rapports publics de l’assureur et relevé un certain nombre d’anomalies. « Il y a un manque de transparence flagrant et des variations de postes de bilan importantes d’une année sur l’autre qui ne sont pas clairement expliquées », constate Romaric Chalendard, auteur de l’étude.
Friction
Les points de friction sont nombreux. Ainsi, « les valorisations de certains actifs et passifs semblent parfois optimistes » tandis que « le SCR [le minimum de capital requis pour opérer, NDLR] de MIC pourrait être plus élevé en cas de recours à des hypothèses plus conservatrices par la société ou d'application des futures évolutions de Solvabilité II », relève Castom. « L'utilisation par MIC de méthodologies de calcul plus prudentes associée à la prise en compte de la baisse des taux et des révisions réglementaires prudentielles à venir...