Sur fond de sinistralité inexistante, de baisse des budgets assurance des entreprises et d'une concurrence vive entre assureurs, la campagne des renouvellements grands risques laisse un goût amer.
rédacteur en chef
Quid des renouvellements 2014 pour les grandes entreprises françaises ? Premier constat, sur les dommages classiques comme en RC générale, les assureurs sont légion et les capacités pléthoriques.
« A l'évidence, le marché d'assurance dommages des entreprises est peu cher. Mais en parallèle, les résultats techniques sont bons. C'est le fruit d'une qualité intrinsèque des risques qui s'est améliorée ces dernières années avec la montée en puissance du risk management », remarque Olivier Muraire, directeur général de Liberty, qui a investi la branche depuis septembre dernier avec l'objectif de constituer un fonds de portefeuille moins volatil que sur les branches déjà pratiquées (énergie, RCMS, crédit, risques politiques...).
Mais cette faiblesse du prix des couvertures dommages, qui représente une bonne moitié du total des primes collectées auprès des entreprises, résulte aussi du fait que les tarifs sont quasi exclusivement dictés par les événements naturels... Et comme il n'y en a pas eu l'an dernier, les prix ont continué de baisser.
Un marché compétitif
Dès lors, était-ce le bon moment pour Liberty d'investir ce marché ? « Certes, le marché est compétitif et les tarifs globalement stables, mais certains assureurs lèvent le pied sur la souscription, et le moment est favorable pour investir la branche », croit savoir Olivier Muraire. Entre la fusion de Gan et Allianz, le retrait de Torus, qui lui même avait repris les affaires de CV Starr, les conditions semblaient, il est vrai, réunies pour l'émergence d'un nouveau venu.
« La conjoncture économique va s'améliorer, et la matière assurable s'élargir. Nous construisons aujourd'hui nos développements futurs. D'autant qu'avec Solvabilité II, la nécessité de dédier davantage de capital à l'activité dommages grandes entreprises nous facilitera la tâche. Si ce n'est pas maintenant, ce sera jamais ! », résume Olivier Muraire.