Soupçonnées de porter atteinte à la santé, les prothèses de hanche en métal font l'objet de procédures judiciaires en France. Retour sur une affaire qui a déjà abouti à des actions collectives outre-Atlantique.
Après l'affaire des implants mammaires PIP, le scandale des prothèses de hanche ? Des avocats viennent d'assigner en référé des fabricants de ce type d'implants ainsi que les autorités sanitaires françaises au nom d'une vingtaine de patients. « Ces prothèses de hanche « à couple de frottement métal-métal », de différentes marques, sont à l'origine de souffrances et de complications », expliquent Laurent Gaudon et Marion Rambier, les deux avocats du barreau de Marseille à l'origine des procédures judiciaires. Certains plaignants présentent un taux de cobalt anormalement élevé, jusqu'à plus de quatre fois la dose maximale admise. Les frottements entre les deux parties de l'implant, la tête fémorale et la cupule cotyloïde en alliage de chrome-cobalt, libéreraient des ions métalliques dans l'os et dans le sang des porteurs et seraient responsables de problèmes neurologiques, endocriniens et cardiaques. À l'origine, les implants dits « à couple de frottement métal-métal » ont été développés en 1951 par les chirurgiens britanniques McKee et Watson-Farrar pour résoudre les problèmes d'usure du polyéthylène, un matériau utilisé dans la fabrication des premières prothèses de hanche. Les implants métalliques, plus résistants, ont connu un essor important jusqu'au milieu des années 1970. Cependant, lorsque les chirurgiens orthopédistes ont découvert que les fins débris d'usure métalliques étaient libérés dans l'articulation, rongeaient l'os et fragilisaient la fixation de la prothèse qui finissait par se desceller, ils ont décidé de les abandonner.