Foires, expositions et salons se sont annulés en cascade à l’arrivée de la Covid-19 en Europe, laissant les galeristes, artistes et conservateurs de musées dans un état de sidération. Malgré la grogne des acteurs face aux lacunes des garanties annulation, les assureurs pourraient tirer leur épingle du jeu à moyen terme.
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Elles pensaient esquiver ce tsunami sanitaire et économique. Réputées confortables, les assurances du monde de l’art savaient pouvoir s’appuyer sur la récurrence des contrats dommages au long cours, tandis que la quasi-inexistence des polices perte d’exploitation ou garantie annulation dans le milieu des musées et du marché de l’art laissait espérer une incidence somme toute minime sur les portefeuilles. Le déconfinement désormais acté, l’heure du bilan a sonné et il n’est pas aussi réjouissant qu’espéré. Côté dommages, la baisse de la sinistralité enregistrée pendant le confinement n’est que virtuelle. « Les déclarations de cambriolages et dégâts des eaux ont été divisées par deux pendant le confinement et ce dès la semaine du 16 mars, mais les chiffres remontent fortement avec le retour progressif des personnes dans leur domicile ou sur leur lieu de travail », constate Julie Hugues, responsable marché de l’art et clientèle privée chez Hiscox.
Côté institutionnels et professionnels de l’art, si l’arrêt de la circulation des biens et des personnes, couplé à l’annulation des foires et expositions, a consécutivement fait chuter les sinistres en dommage sur des œuvres immobilisées, les assureurs ont été fortement sollicités. « J’ai encore un tableau de Cézanne coincé à Princeton, un Rembrandt à Oxford, et toutes les œuvres de notre future exposition sur la peinture danoise bloquées à Copenhague. C’est un casse-tête journalier avec les transporteurs et les assureurs », confie...