Le marché de la cyberassurance demeure volatil. Une courte série de sinistres d’intensité est susceptible de mettre à mal les bons résultats cumulés des trois dernières années, après l’exercice très déséquilibré de 2020.
La cinquième édition de l’étude Lucy (Lumière sur la cyberassurance), réalisée par l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae), s’attarde sur le segment de marché de la cyberassurance en 2024. Ainsi, les primes cumulées sur le marché français en assurance cyber se sont élevées à 317 M€. Les sinistres accumulés à indemniser se montent eux à 55 M€. Le ratio de pertes atteint donc 17 %, ce qui est un très bon résultat technique. Toutefois, le volume de prime s’est contracté par rapport à 2023. C’est un phénomène nouveau. Depuis 2019, le volume des primes avait toujours augmenté d’une année sur l’autre passant de 87 M€ en 2019 à 130 M€ en 2020 puis 183 M€ en 2021, puis 316 M€ en 2022, 328 M€ en 2023 et donc un léger fléchissement à 317 M€ en 2024.
Cette baisse s’explique principalement selon Philippe Cotelle – administrateur et président de la commission cyber de l’Amrae, Risk Manager d’Airbus Defence & Space, et aussi pilote de l’étude Lucy 2025 – par la contraction du niveau de primes des grandes entreprises qui représentent encore près de 80 % de l’ensemble du panel. L’étude relève toutefois l’accroissement du nombre de sociétés ayant souscrit une assurance cyber en particulier dans les catégories des ETI et des entreprises de taille moyenne, illustrant sa pénétration progressive dans toutes les strates de l’économie. Toutefois, selon Philippe Cotelle, « la contraction globale du volume de primes n’a pas été compensée par la hausse des souscriptions des ETI et des entreprises moyennes. Nous avons constaté 30 % d’augmentation en nombre par rapport à 2023, que ce soit pour les ETI ou les entreprises moyennes ».