Depuis début 2019, on constatait un durcissement de la tarification de la réassurance non-vie, notamment en raison de l’augmentation des sinistres liés aux catastrophes naturelles. Avec la pandémie, les hausses tarifaires se sont accélérées. L’agence de notation Moody’s signalait fin août une dynamique positive de la tarification (variable selon les lignes) en raison d’une hausse de la demande et d’une offre limitée. Ce cycle haussier devrait se poursuivre en 2021. Une bonne nouvelle pour les réassureurs qui ont dû faire face à trois exercices consécutifs de catastrophes naturelles coûteuses en 2017, 2018 et, dans une moindre mesure, 2019.
Des effets de la crise
Si la crise de la Covid-19 agit à la manière d’un stimulant sur la demande de réassurance, l’envolée des défaillances d’entreprises attendue devrait réduire la matière assurable. « Cette crise a d’ores et déjà entraîné une hausse de la demande de réassurance en provenance de certains de nos marchés, qui nous ont sollicités compte tenu de leur sensibilité accrue à la qualité de leurs contreparties. Si l’on combine cela avec un besoin toujours croissant de couvertures des risques, on voit que le marché de la réassurance est entré dans une phase porteuse. Cela dit, il est vrai que la dégradation de la santé du tissu économique, que cette crise entraîne à l’évidence, ne peut pas être sans conséquence sur la réassurance : cela sera sans aucun doute possible un facteur de modération du durcissement du cycle de la réassurance », analyse Pierre Michel, directeur général réassurance et international de Covéa.