Si la plupart des assureurs du marché français proposent désormais une police « cyber », les souscriptions ne suivent pas. Ce type de protection demeure encore virtuel alors que les risques sont pourtant bien réels. L'assurance a-t-elle une place à prendre ?
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75 à 80 % des entreprises ont déjà subi une cyberattaque, nous devons désormais apprendre à faire avec les malveillants », indique Stéphane Geyres, responsable de l'activité conseil et services en cybersécurité au sein d'Accenture, après avoir mené en collaboration avec l'institut Ponemon l'étude « The Cyber Security Leap : From Laggard to Leader » parue en mai dernier.
Friands de ce genre de sinistres, les médias ont largement participé à la prise de conscience de ce risque émergent, qui a fait son entrée dans le top 10 du baromètre des risques mondiaux publié par Aon Risk Solutions en avril dernier. L'affaire Target et ses 40 millions de données bancaires volées en novembre 2013, celle de Sony Pictures dont les premiers chiffres évalueraient à près de 35 M$ les dommages subis fin 2014, ou plus récemment l'attaque de TV5 Monde, ont toutes défrayé la chronique.
« Depuis l'an dernier, nous constatons un intérêt grandissant de la part de nos clients et prospects, constate Laure Zicry, Cyber Risks Practice Leader chez Gras Savoye. Les dirigeants ont pris conscience de ce nouveau risque, car si demain le système d'information d'une entreprise ne fonctionne plus, que l'accès aux données n'est plus possible, cela entraîne une paralysie de l'activité, une perte de chiffre d'affaires, voire même la faillite. »
Mais cette prise de conscience des risques opérationnels et financiers n'a pas eu d'effet boule de neige sur les souscriptions des polices cyber. Si un rapport de Fitch Ratings...