Avec ses nouveaux imprimés, le marché français dispose de sérieux atouts pour faire face à la concurrence, notamment londonienne. Mais les assureurs doivent surtout reconstituer leurs marges techniques qui se sont dégradées ces dernières années.
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Le naufrage du Costa-Concordia en début d'année servira-t-il de détonateur pour que les taux en assurance corps se redressent et le marché se durcisse durablement ? C'est en tout cas ce que laissent entendre plusieurs courtiers et assureurs impactés sur le marché. Ce géant des mers était assuré pour plus de 400 M€ sur la place de Londres. La perte du navire de croisière, qui transportait plus de 4 200 personnes, constitue par conséquent un sinistre d'envergure. Selon les dernières évaluations, il devrait coûter aux assureurs corps et RC pas loin de 1 Md$. Les principaux acteurs concernés sur la partie corps sont RSA, l'apériteur du programme, suivis d'Axa CS, d'AGCS et XL. Concernant le volet RC, ce sont Steamship Mutual et Standard Club, deux mutuelles d'armateurs appartenant auxP&IClub, qui sont les plus exposées.
Indépendamment de ce sinistre d'ampleur, les renouvellements du premier trimestre 2012 se sont négociés à la hausse. Certains acteurs tablent sur une augmentation finale des taux à deux chiffres, entre 5 % et 10 %. Il était temps, selon les assureurs ! Du fait d'une surcapacité en transport maritime - il y a trop de navires par rapport aux marchandises à transporter -, les prix moyens ont longtemps stagné, voire baissé, y compris sur les pétroliers. « Les taux de fret trop bas ont fait souffrir les armateurs, constate Vincent Letac, directeur marché transport de Gan Eurocourtage. Certains se trouvent dans une situation économique difficile avec de moindres facilités de financement de la part des banques. »